Eteimbes
Il a consacré plus de trois décennies à la vie de sa commune d’Eteimbes : René Amblard, 91 ans, n’est plus. Il préférait l’action aux discours, l’efficacité aux longues phrases. Le sourire timide, le regard franc, René Amblard était de ces hommes à la poignée de main chaleureuse qui savait que c’est sur le terrain que le travail se fait.
Né à Retzwiller en juillet 1926 dans le foyer d’Henri Amblard et Adèle Kaehling, qui compte quatre autres enfants, René connaît jeune le déracinement lorsqu’en 1940, sa famille est expulsée dans le Gers. Mais c’est en libérateur qu’il retrouve son Alsace, à laquelle il était très attaché, au sein de la 1re Armée en 1944. Il retrouve également son village ainsi que les emblématiques Tuileries Gilardoni. Réfléchi, décidé mais pondéré toujours, René Amblard y grimpe les échelons, sa personnalité et son profil plaisant quelques années plus tard à EDF qui l’embauche pour suivre ses usines hydroélectriques le long du Rhin, de Rhinau à Vogelgrun en passant par Marckolsheim. C’est enfin à Belfort et Montbéliard, dans le secteur commercial, que le Sundgauvien met ses compétences au service de l’électricien.
Il eût été dommage de laisser ce « capital » au repos : René n’attend que deux ans avant de rejoindre son maire et ami Jean Calmelat. Car depuis 1981, le jeune retraité s’est établi à Eteimbes, où il a trouvé en 1955 son épouse, Marie-Madeleine Roy. Avec elle, il a eu une fille, Annick, établie à Besançon, qui lui a donné deux petites-filles, Clémence et Violaine, puis deux arrière-petits-enfants. Malheureusement, Marie-Madeleine est décédée en novembre 2011.
Au conseil municipal, les habitants vont découvrir cet homme sérieux, dévoué, affable mais n’hésitant pas à exprimer son avis. En 1989, René Amblard devient premier adjoint, toujours auprès de Jean Calmelat et lorsque celui-ci décide de laisser la place aux jeunes, ces derniers demandent au premier adjoint de leur faire profiter de sa sagesse bienveillante et de son expérience au côté du nouveau maire Jean-Luc Finck. On est en 1995. Un an plus tard, le conseil municipal découvre consterné, comme une bonne partie du Sundgau et du Territoire de Belfort, le projet de réhabilitation de la vieille piste aérienne de l’Otan à Fontaine pour du fret aérien. Bras de fer durant des mois, mobilisation jusqu’à 10 000 manifestants dans les rues de Belfort. Le projet est abandonné et Eteimbes retrouve un calme, dont René Amblard ne s’est jamais départi. Réélu premier adjoint en 2001, il seconde encore Jean-Luc Finck en 2008, en tant que deuxième adjoint cette fois, jusqu’aux dernières élections municipales de 2014.
Entre-temps, René Amblard a fait partie des membres fondateurs de l’association Arts, loisirs et sports, tout en s’investissant pour préserver le patrimoine, modeste mais précieux, que représente la petite chapelle du Sacré-cœur de Jésus érigée depuis 1870 à l’entrée du village, direction Bellemagny.