Nuit de boue…
06 juin 2018
De nombreux Sundgauviens ont passé une nuit de boue entre lundi et mardi. Un bref, mais très violent, orage a provoqué coulées de boue, inondations et crues des ruisseaux. Pompiers, gendarmes et agents des routes ont procédé à des dizaines d’interventions. Altkirch, vallon du Traubach, Muespach, Werentzhouse, Spechbach ou Wahlbach sont les plus touchées.
• « Ça fait quarante-deux ans que j’habite ici, sur la place de la mairie à Bernwiller, et je n’ai jamais vécu ni vu cela ! La cave de ma maison a été complètement inondée, on a dû faire venir les pompiers. Je savais que cela pouvait arriver, mais pas à ce point-là. C’est monté d’un coup. Il n’y avait rien et puis cinq minutes après… » , Odette Schittly, Bernwiller.
• « Ce n’est pas tellement la pluie qui est tombée vers 19 h sur le village qui a provoqué la catastrophe à laquelle nous sommes confrontés. En fait, l’eau était même en train de se résorber quand son niveau a soudainement remonté très vite vers 23 h-minuit, à cause de ce qui ruisselait des champs et plus encore, arrivait de l’amont du village. Et là, ça a été spectaculaire. La nouvelle voie verte a été complètement ravinée, tout est à refaire », Philippe Schittly, maire de Bernwiller.
• « Quand l’étanchéité du pont de la rue François-Joseph-Deyber avait été refaite, il aurait été facile d’en surélever le niveau, ou au moins de mettre une buse supplémentaire à côté pour éviter tout engorgement. Eh bien non, ça n’a pas été fait ! Aucune anticipation, résultat, trois inondations en deux ans ! Dans la vallée de la Largue au moins, le Smarl (ndlr : désormais Epage de la Largue) a fait des travaux pour atténuer les crues. Ici rien. Il faut faire des bassins d’orage et arrêter de planter du maïs partout ! » Plusieurs habitants de Bernwiller, parmi lesquels Brigitte Mathis, dont le Jardin remarquable a été très endommagé.
• « En dix minutes, tout a été perdu. Un vrai fleuve, vers 19 h. Les 30 carpes koï que j’élevais, dont certaines de 50 centimètres, ont été emportées. Ce matin, j’ai vu des corbeaux qui en bouffaient plus loin… J’avais un hectare d’objets déco et zen pour le jardin, la nourriture pour les poissons, il n’y a plus rien. Même ma voiture doit partir au garage », Patrick Bilger, la gorge serrée. Il avait ouvert son entreprise Bassin Plus à Wahlbach en avril…
• « Tous les ans à la même époque, ça devient une habitude. On a pris les devants donc, en réalisant un petit muret devant la descente de cave et en surélevant les bouteilles de vin dans la cave. Pas de dégâts, si ce n’est de la saleté. Mais ça reste pénible ! », Thiebaut Flory, gérant du restaurant La Couronne à Tagsdorf.
• « La vague de boue a été jusque sur le parking, dans les halls d’expositions et les ateliers. La dernière fois, c’était il y a douze ans. Depuis, le champ en face de la concession avait été en polyculture. Plus cette année : quelle idée de mettre un champ de maïs en pente ! » , Jean-Marc Fritsch, patron du garage Renault d’Altkirch.
• « Nos fossés sont conçus pour évacuer l’eau des routes, pas comme des bassins d’orage au pied des champs de maïs… » , Christophe Gerhard de l’Unité routière d’Altkirch.